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Pauvreté.

Dans la bande de Gaza, on recycle par nécessité

Face aux restrictions draconiennes imposées par l’État hébreu, qui interdit l’importation de nombreuses matières premières de base, l’enclave palestinienne a dû apprendre à recycler et à réutiliser les matériaux usés. Dans des conditions déplorables.

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Courrier international
 
Des chiffonniers palestiniens dans une décharge à ciel ouvert, à Gaza, le 11 juillet 2023. PHOTO RONALDO SCHEMIDT/AFP

 

“Sur le principe, le recyclage est une action productive et moderne. Mais à Gaza, les gens recyclent tout parce qu’ils n’ont rien”, écrit un journaliste palestinien au média panarabe As-Safir Al-Arabi.

Dans cette enclave palestinienne, qui souffre d’un taux de pauvreté avoisinant les 60 %, on recycle et on raffine les matériaux usés “par la nature ou les bombardements israéliens”, écrit Mahmoud Zoghbor, “pour éviter l’effondrement économique, humanitaire et écologique”.

Ce qu’explique le journaliste, c’est que la production et les importations sont très limitées dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis seize ans.

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Durant les périodes de tensions sécuritaires, Israël empêche l’entrée des matières premières de base nécessaires aux industries plastiques. Et ce, sans compter les matériaux dits “à double usage”, c’est-à-dire pouvant être utilisé à des fins militaires aux yeux de l’État hébreu. Et lorsque l’État hébreu permet l’importation des matières premières, elles sont très chères en raison de la taxation pratiquée par les autorités israéliennes.

Alors on réutilise au maximum plastique, fer, métaux, pierres, batteries et autres matériaux qui se trouvent déjà sur place.

Le travail de fourmi des chiffonniers

À la base de cette chaîne du recyclage de nécessité, on retrouve les chiffonniers. “Avec une charrette, un âne et une lampe de poche”, ils collectent tous ces matériaux “dans les maisons, les rues et les décharges” sur l’ensemble du territoire.

Un dur et pénible labeur qui comporte des risques pour la santé des adultes et des enfants qui effectuent ces tâches.

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La bande de Gaza compte trois grands dépotoirs gérés de manière rudimentaire par les autorités locales et l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ainsi que des dizaines de décharges informelles. En tout, ces espaces contiennent 14 millions de tonnes de déchets, dont les deux tiers sont organiques.

Après avoir récupéré les matériaux pouvant être réutilisés, les chiffonniers revendent aux usines les matériaux qui n’ont pas besoin d’être traités directement. Le reste est vendu à des sites de traitement qui s’occupent de laver, tirer, broyer ou fondre les matières plastiques et métalliques, qui sont ensuite revendues.

Le tout dans des conditions sanitaires déplorables, raconte As-Safir Al-Arabi. Même le béton, les pierres, les tiges de fer et les blocs de ciment qui restent dans les décombres des habitations bombardées par l’armée israélienne sont réutilisés.